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RIGAGER Numéro 6 – Introduction

Le volume 06 de RIGAGER regroupe 08 articles scientifiques, 01 résumé de thèse de Doctorat et 01 résumé de mémoire de master professionnel, centrées sur la Géomatique, les ressources naturelles et le développement du monde intertropical tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Il faut que la géomatique enseignée et pratiquée soit à même d’aborder les problèmes vitaux de notre société en évitant les cloisonnements et les préjugés qui font que l’on a tant de mal à transformer l’énorme expertise qu’offre cette science et technique dans le domaine de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de la cartographie numérique, en force de l’aménagement du territoire et de développement du monde intertropical.

Cette partie du continent africain enregistre sa plus forte croissance économique depuis vingt ans. Cette dernière s’explique notamment par une forte demande mondiale pour les matières premières et un investissement accru dans ces secteurs. L’exploitation et le commerce des matières premières représentent la principale source de devises étrangères et de recettes fiscales pour de nombreux pays de la zone intertropicale.

La plupart des études récentes montrent que l’exploitation des ressources minières tend à dégrader l’environnement, le tissu économique, la cohésion sociale et les institutions politiques des pays producteurs. De manière paradoxale, l’exploitation des richesses du sol et du sous-sol est donc associée à la misère des populations locales et à la mauvaise gouvernance, ainsi que l’a exposé Terry Lynn Karl dans son ouvrage The Paradox of Plenty. Quelques exceptions à la règle laissent pourtant espérer qu’il est possible de conjurer cette malédiction, pour autant qu’une série de conditions particulières soient réunies.

Ces constats renvoient à des débats maintenant classiques, autour de la thèse de la malédiction des ressources naturelles et des effets d’enclave, qui se trouvent renouvelés par la mise en place de « nouvelles » régulations qui datent, pour la plupart, de la période de croissance des cours du début des années 2000 ou de la crise de 2008.

Celles-ci ont été mises en place à différents niveaux pour encadrer l’exploitation des ressources naturelles et plus particulièrement dans le secteur minier.

Il est donc question de poser autrement la question de la malédiction l’aménagement et de l’exploitation des ressources naturelles. Les pays qui tirent une forte rente de l’exploitation de matières premières voient souvent la majorité de leur population sombrer dans la pauvreté et la précarité.

En ce qui concerne le risque de guerre civile, diverses études ont conclu que les tensions autour de la captation et la distribution de la rente augmentent l’instabilité politique et le risque de conflits armés. Paul Collier et Anke Hoeffler (2000) affirment sur la base d’analyses économétriques que les pays dont la prospérité repose sur l’exploitation de matières premières présentent un risque accru de guerre civile, notamment lorsque ces activités génèrent au moins un tiers du revenu national brut.

Quant aux aspects politiques et institutionnels, des auteurs tels que Nathan Jansen et Leonard Wantchekon (2008) estiment qu’il existe une corrélation entre l’abondance de ressources naturelles et les régimes autocratiques en Afrique. Les activités de l’industrie extractive et la consommation d’hydrocarbures ont un impact déterminant sur l’environnement.

Les auteurs des contributions du volume 06 de RIGAGER s’interrogent tour à tour sur les questions d’aménagement et d’exploitation des ressources tant en milieu urbain qu’en milieu rural.

Ainsi, Rama NDAO considère comme un instrument d’aménagement et de gestion de l’urbanisation au Sénégal, le programme de promotion de Zones d’Aménagement Concerté dans lequel il faut intégrer les Systèmes d’Information géographique. Tchuembou Talom Boris et Etouna joachim exploitent ces outils de la géomatique pour analyser le problème de stationnement illicite des voitures au centre-ville de Yaoundé. Ndjeuto Tchouli Prosper Innocent et al., apportent leur assistance technique avec les outils de la géomatique à la réalisation du plan communal de Développement de la Commune de Tignère dont l’un des objectifs majeurs était la constitution d’une une base de données à référence spatiale. Bétinbaye Yamingué et al. analysent le foncier urbain, qui, par son appropriation et surtout sa valorisation, pose des problèmes de gestion urbaine à Doba, au sud du Tchad. Adou Diané Lucienprésente les résultats de l’évaluation de l’impact du niveau de vie des populations sur les stratégies de lutte contre le paludisme à Daloa. Nisso Youribele évaluent l’approche participative de la gestion du Parc National de Bouba Ndjidda. Bohoussou N’Guessan et al. évaluent la contribution actuelle du  lac artificiel à la recrudescence des inondations dans ville de Man en Côte d’Ivoire.

Ces contributions, outre les développements techniques, évaluent les impacts et la mise en œuvre des mesures de régulations nationales ou internationales en matière de gestion des ressources foncières, naturelles et humaines. Elles sont conduites à partir des méthodes d’évaluation de la valeur des ressources naturelles, de l’analyse de la fiscalité, du partage de la rente pour une gestion efficace et rentable de la ressource au sens large du terme qu’elle soit foncière ou naturelle.

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